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  Christine LARA entre Lettres et mots

Dramaturge.

 

 Théâtre et compagnie

 

 

Christine Lara é crit depuis l'âge de huit ans (petits poèmes d'enfants comme elle se plaît à dire).

 A 12 ans elle écrit des nouvelles qu'elle lit à ses frères et sœurs. A 14 ans elle rédige sa première pièce de théâtre.

 A 18 ans elle a déjà rédigé plusieurs romans, une pièce de théâtre et publié un recueil de poésie.

 

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Christine LARA a terminé une tragédie en vers qui retrace les dernières vingt-quatre heures de Delgrès, héros noir

de la lutte contre l'esclavage aux Antilles. Cet ouvrage sera prochainement disponible en librairie.

                         

Présentation 

  

    Pour bien comprendre cette tragédie, il faut avoir quelques notions de l’histoire des Antilles.  Cette pièce met en scène Delgrès (1772-1802) lors de sa révolte contre l’esclavage qui s’achève par un suicide collectif.

En 1802, le Premier Consul s’apprête à rétablir l’esclavage aux Antilles qui avait été aboli huit ans plus tôt par la Convention. Il y  envoie toute une escadre commandée par le Général Richepance. Comprenant la menace qui pèse sur la liberté des noirs, Delgrès refuse de se soumettre.  Après une résistance vaine face à un ennemi mieux armé et en plus grand nombre, Delgrès et ses hommes préférant mourir, au nom de la liberté, que  redevenir esclaves, font sauter leur place assiégée, se donnant la mort et la liberté du même coup.

Cette mort dramatique de Delgrès, d’hommes et de femmes refusant l’esclavage, survenue le 28 mai 1802 est devenue le symbole de tout un peuple.

 Je relate, ici, les actions, les pensées, bien entendu, fictives (mais basées sur des faits réels et historiques), des dernières vingt-quatre heures du héros noir. Cette pièce  montre Delgrès sous un aspect plus humain que celui qu’on décrit souvent. Tarant est mon personnage fictif, ajouté à cette histoire de la Guadeloupe, me permettant une plus grande liberté d’écriture.

 Je souhaitais écrire une tragédie  versifiée, en respectant les règles qui régissent le genre : alexandrins, thèmes, registres, mais la seule note qui me contraria était l’origine noble des personnages. En effet, on pourra m’objecter qu’il ne s’agit nullement de princes et de nobles mais d’esclaves  insoumis, de généraux, de soldats… Cependant, l’origine royale aurait pu être africaine.

 Les règles de la tragédie classique tendent à réaliser la perfection de la création fondée sur la mimésis (imitation de la nature) qui peint le cœur humain. Cela est  un des aspects du  travail que j’ai tenté de réaliser en laissant parler les sentiments de Delgrès, de Kana, de Tarant et des autres.

La règle des trois unités a été observée puisque la scène se déroule en vingt quatre heures, du 27 au 28 mai 1802,  et est plus proche du temps réel de l’action représentée.

Cette pièce se passe dans l’habitation Danglemont où se sont retranchés les révoltés même si dans les parties narratives il est fait allusion à Pointe –à-Pitre, au Fort de Basse-Terre, aux alentours de l’habitation où se déroulent les combats. Au début du siècle, le lieu unique pouvait s’étendre à une ville entière, mais se resserra de plus en plus pour arriver au décor unique.

La règle de l’unité d’action a été respectée puisque chaque propos échangé par les personnages a pour but de faire évoluer, d’expliciter une même action qui est le sacrifice de Delgrès. Seulement, cette action ne remonte ni à l’antiquité ni à la mythologie  ni à a l’époque biblique.

Par ailleurs, le souci de vraisemblance ne peut être prôné davantage que dans une pièce se basant sur des événements historiques. J’ai toléré, cependant, des variantes de l’histoire dans un souci de vraisemblance. Certains ont pensé qu'il n'était pas correct de faire ce révolté s'exprimer en alexandrins. Pourquoi? Parce qu'il était en pleine révolte contre le pouvoir en place, contre l'esclavage, mais il gardé son titre de commandant, aussi savait-il  ce qu'il était et ce qu'il voulait.

 

 

 

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http://www.facebook.com/les.dernieres.heures.de.delgres/

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https://www.madinin-art.net/au-prix-de-la-mort-un-chant-damour-de-la-liberte/

 

 

  

        
                                                

THÉÂTRE « Au prix de la mort » : un chant d’amour de la liberté 22 mai 2016 — Par Roland Sabra —

Méconnu en France et controversé aux Antilles, Louis Delgrès, né le 02 avril 1766 à Saint-Pierre de Martinique, est un héros de la lutte anti-esclavagiste. C’est un métis né d’une mère blanche martiniquaise et d’un père fonctionnaire du Roi de Tobago. « Au prix de la mort » raconte la dernière journée de celui qui mena la résistance contre les troupes bonapartistes venues, sous les ordres de Richepance,  restaurer l’esclavage aboli une première fois en 1794 par la Convention. Le 06 mai 1802 une flotte d’une douzaine de navires ayant à son bord 3500 soldats se profile à l’horizon des côtes guadeloupéennes. Louis Delgrès, soldat engagé dans l’armée française dont il a gravi les échelons par son courage et ses faits d’armes, est alors colonel. Épris des idéaux révolutionnaires de liberté et d’égalité il est chargé de protéger la Guadeloupe des appétits coloniaux des autres puissances européennes. A cette époque, pour échapper à cette première abolition de l’esclavage, la Martinique s’était livrée corps et âme aux Anglais. A la trahison des idéaux révolutionnaires par le Consulat, Delgrès va opposer une résistance farouche, désertant l’armée, regroupant quelques centaines de combattants bientôt rejoints par des femmes guadeloupéennes, pour une lutte disproportionnée, militairement perdue d’avance mais moralement victorieuse pour les siècles et les siècles.

Ce 20 mai 2016, dans les ruines du théâtre de Saint-Pierre la lune pleine et entière était là baignant la scène, soumise aux vents, d’une clarté imprévue et pourtant bienvenue. Après ce toujours fichu quart d’heure martiniquais de retard qui tend a devenir demi-heure les comédiens prennent place. Un chant d’abord. Celui de la « jolie liberté ». Et puis un oiseau de mauvais augures malgré lui, annonce à Delgrès que les troupes d’Ignace son frère d’armes ont été défaites à Baimbridge. Que faire ? Se rendre et s’asservir ou Résister et mourir ?

Christine Lara, professeur de littérature, passionnée par les Lettres, a choisi le vers et l’alexandrin pour restituer la mémoire de cette tragédie. La langue est belle, soutenue, respectueuse des règles. La césure du vers est toujours à l’hémistiche et celui-ci dont le rythme est soit binaire, soit ternaire, est parfois léonin ou normand si l’on préfère. L’auteure mêle savamment personnages réels et personnages fictifs comme celui de Tarant, double de Delgrès, inventé pour représenter sur scène les affres et les tourments intellectuels et moraux qui traversent le héros face au dilemme qui l’enferme. Êtres de chair et de sang les personnages s’aiment, se désirent, s’attirent, se déchirent et parfois se trahissent. La facture très classique du texte se repère dans le modèle de dramaturgie retenu. Clin d’œil racinien, l’événement tragique au cœur de la pièce, s’il n’a déjà eu lieu avant le premier vers, est inéluctable. Il est annoncé d’entrée de jeu. L’attente ne porte pas sur sa possibilité. Elle porte sur le chemin qui va conduire à son avènement.

Les conditions matérielles de la représentation, le plein air, le bruit de la rue et du vent, ont conduit la mise en scène à accentuer l’aspect déclamatoire de la diction. Le surjeu qui en résulte à rongé quelques vers des pieds qui leur sont dus. L’exiguïté de l’espace scénique, réduit au palier d’arrivée des deux escaliers tournants de l’ancien théâtre, tendait au confinement des comédiens qui dans l’ensemble, était-ce dû à la charge d’histoire du lieu où ils jouaient(?) ont paru intimidés. Sont venus à leur secours les pas de danse afro-jazz et le son du tambouyé mêlant avec délices leurs saveurs afro-caribéennes aux formes classiques de la tragédie gréco-romaine. Une ode au métissage comme reflet décalé d’une réalité vraie.

C’était ce soir là au pied de la Pelèe la sixième représentation. On regrettera que celle prévue dans le collège Louis Delgrès de Saint-Pierre ait été annulée par l’édilité faute de moyens financiers. Il est vrai que la commune est dans une passe difficile et rémunérer une troupe de onze comédiennes et comédiens et leur environnement technique n’est pas une mince affaire.

Un travail intéressant qui participe à la construction d’une identité libératrice et positive reposant sur des valeurs éthiques à mille lieux de tout calcul utilitariste. Mourir debout ou vivre à genoux ? Le choix de Delgrès et de ses compagnons d’armes a été sans équivoque. Il participe de leur grandeur, n’en déplaise à cet esprit chagrin qui une fois la représentation terminée alors qu’ un comédien revenait sur la personnalité de Delgrès lança comme une insulte : « Delgrès ? Un mulâtre ! »

Quand l’attachement à la douleur l’emporte sur le dépassement de la souffrance comme une entrave aux pas vers cette guérison à laquelle ce travail avec intelligence, finesse et sensibilité nous invite.

Fort-de-France, le 21/05/2016

R.S.

 

Au prix de la mort : les dernières heures de Delgrès

Mise en scène : Véronique Essaka de Kerpel et Ludovic Goma.

Distribution : Mamadou Bouchard ( Delgrès), Alicia Bigot, Jean-Michel Cortana, Jean-Jacques Audige, Camille Tavitian, Claudy Corvo, Sybille Wehrli, William Louis, Gwladys Batta, Axel Tanguy-Robin, Daniel Sempore

Genre : Théâtre contemporain / tragédie historique

Tout public (à partir de 12 ans)

Durée : 1h20

Commentaires

  • helene
    • 1. helene Le 20/06/2009
    j'aime bien l'idée de ta piece sur la mort de delgres j'ai hate de recevoir en exclusivité un de tes livres une fois édité
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